Dzoyâo Shalande !

Nous vous souhaitons un joyeux Noël, et partageons ici une jolie page de notre culture : le père Chalande.
(Source : bale.ch - Merci à Alban !)

Les querelles de «haute» ou de «basse» Savoie, les mauvaises histoires de «haute-couture» sont un non-sens culturel.

Tout le problème vient que trop de gens ne connaissent pas l'histoire de la Savoie, fondement de notre culture et notre identité.

Cette image provient de la page facebook "Contre le racisme anticorse". Mais la réflexion peut s'étendre chez nous, en Savoie...

Les Savoyards - Savoyards au sens large : tout habitant de la Savoie - doivent s'interroger sur les dégâts du "complexe du provincial", qui nous a largement été inculqué.
"Crétins des Alpes", "Pauvres paysans au cul des vaches", "Idiots des montagnes" : que d'images malveillantes et abaissantes nous ont été sournoisement adressées pendant des générations.

 

Depuis l'annexion de la Savoie à la France en 1860, la question de l'enseignement de l'histoire de Savoie dans les établissements scolaires des deux départements savoyards a été lancinante et récurrente, que ce soit à des fins puremment scientifique et pédagogiques, ou à d'autres fins plus politiques. Si cette question se pose et revient sans cesse chez ceux qui s'intéresse à l'histoire et à la culture savoyarde, c'est parce qu'elle est pertinente : la Savoie, ancienne principauté médiévale héritière du royaume de Bourgogne, devenue au XVIIIe siècle le royaume de Piémont-Sardaigne n'a aucune histoire « nationale » commune avec la France avant 1860 (hormis l'épisode révolutionnaire et napoléonien de 1792-1814). Hugues Capet, Philippe-Auguste, Philippe le Bel, Louis XI, Louis XIV et Louis XVI n'ont jamais régnés en Savoie. Jeanne d'Arc n'a pas libéré la Savoie des troupes anglaises : ce n'était pas la peine. La construction et le renforcement de l'Etat monarchique français ne concerne pas la Savoie...On pourrait multiplier ainsi les exemples.

 

Maffesoli

Michel Maffesoli, sociologue de la postmodernité, élève du Chambérien Gilbert Durand, a stigmatisé l'élitisme et la philosophie pyramidale du système politique français à maintes reprises. Bien que non engagé politiquement, et demeurant dans l'objectivité du constat, il a bien voulu accorder une interview au Mouvement Région Savoie.

 

Mouvement Région Savoie : Michel Maffesoli, vous avez un lien fort avec la Savoie : en dehors d'avoir fait un livre avec Brice Perrier, votre maître fut le Chambérien Gilbert Durand, et, comme lui, vous avez beaucoup lu Joseph de Maistre ; qu'en tirez-vous sur la couleur culturelle de notre chère contrée ?

Hervé Gaymard, président du département de la Savoie, en appelle à des états-généraux de la Savoie historique pour sauver ses assemblées représentatives et constituer une collectivité territoriale unique ; c'est bien, mais, à mon sens, il faudra, ensuite, aller plus loin, en réclamant des prérogatives dans l'éducation, en régionalisant l'enseignement.

 

« - Si au moins nous gens du voyage et vous qui ne l'êtes pas, commencions cette fois pour de bon à nous écouter... »afayard

L'été est toujours un moment où des hommes politiques d'envergure nationale, mais de petite valeur sur le plan humain, visent le buzz de l'été en lançant une opération douteuse : charters, expulsions, ou autres mots douteux envers certaines communautés. Les difficultés de coexistences entre sédentaires et gens du voyages existent certes, et il n'est pas notre intention de les nier. Néanmoins ce n'est jamais en stigmatisant, mais en faisant preuve de compréhension mutuelle que les solutions durables émergent.

Sur le site du Mouvement Région Savoie, nous reproduisons ce mois-ci, ce bel article de Nicole Margot, publié en mai 2010 dans la revue Etnismo. Ce texte est directement inspiré par l'un des membres les plus fidèle du MRS (il est adhérent depuis sa création en 1972) : Alain Fayard, à la fois Rom et Savoyard.

Thumbnail imagepar Emmanuel Coux, membre du MRS, habitant du Bugey

Les relations entre l'Ain et la Savoie sont très anciennes. Le nom même de « Sapaudia » proviendrait d'une province romaine située sur le Jura et le Genevois entre Belley au sud et Yverdon au nord. C'est dans cette province qu'Aetius installa les Burgondes en 443.

 S'en suit un passé commun dans les différents royaumes de Bourgogne jusqu'en 1032 où ce royaume rejoint le Saint Empire Romain germanique.

Par David Grosclaude, Conseiller régional d'Aquitaine,
Parti Occitan, membre du groupe EE-LV

Le centralisme audiovisuel n’est que la traduction  médiatique d’un centralisme qui empêche de penser et nous infantilise. La crise que connait France 3 illustre cette situation.
Le système audiovisuel français public est en crise. La situation de France 3, avec cette pitoyable et minable suppression temporaire de programmes locaux, en est la preuve.
Les salariés de France 3 font les frais d’un système qui n’a qu’une logique depuis des années : celle de la centralisation.
France 3 n’a jamais eu de vrai rôle de télévision régionale et il n’y a jamais eu de télévision régionale véritable en France dans l’audiovisuel public ( et pas plus dans le privé d’ailleurs).
C’est une maladie de ce pays. Il ne supporte pas que les décisions puissent se prendre ailleurs que dans des bureaux parisiens. C’est vrai pour la politique comme pour l’audiovisuel.

Lô p'tiouts Jean SDF

photo-danseursDans les années 1970 la mairie d'Annecy pavoisait pour fêter le 19 février, "fête nationale" des Savoyards. Ainsi en avaient décidé les édiles de l'époque. Ca ne mangeait pas de pain, c'était sympathique et surtout cela montrait leur volonté de ne pas se couper d'un passé fameux.

 Les temps changent. Le 19 février 2010, Annecy fêtait... sa candidature aux JO laquelle allait se terminer comme on sait. Le public était invité «à participer à un grand défi pour soutenir les athlètes français et porter haut les couleurs d’Annecy 2018.».

 Ainsi va la modernité. En ces beaux jours de septembre on apprend dans la presse que «Lô p'tiouts Jean de Vovray sont au bord de la crise de nerfs» car ils ne savent pas où aller. Lô p'tiouts Jean est une association qui s'acharne à transmettre la culture de nos anciens par le chant, la danse, les costumes et les fêtes paysannes. Jean est le prénom de leurs trois premiers animateurs, comme les Bretons de Tri Yan an Naoned ! Fondé dans les années 50, ce "musée vivant" - c'est ainsi qu'il se désignent - présente des spectacles en France, à l'étranger, multiplie les échanges, fait revivre les traditions en organisant des fêtes paysannes. Malheureusement leur grande salle de répétition trop proche du dépôt pétrolier de Vovray devra être abandonnée dans le cadre du plan de prévention des risques technologiques.

Ils sont donc potentiellement expulsables et la mairie d'Annecy leur a fait savoir par la voix de l'adjoint Thierry Billet qu'elle n'avait pas de local pour les accueillir. Que de bienveillance et d'ouverture culturelle !