Christian Troadec, candidat régionaliste à l’élection présidentielle et ancien porte-parole des bonnets rouges était est visite en Savoie les 9 et 10 novembre, invité par le Mouvement Région Savoie. Il a tenu a rendre visite à l’ARSMB (Association du Respect de du Site du Mont-Blanc), qui l’a reçu ce mercredi 9 aux Houches.

 

Ce fut un moment très constructif. Un échange de points de vue sur la taxe carbone a permis à chacun d'expliquer le pourquoi de sa position.

Simon Métral a clairement rappelé la grosse déception de l'ARSMB et même le ressenti sur le moment contre les bonnets rouges, lorsque la taxe carbone a été abandonnée. C’était un cheval de bataille de l’association durant plusieurs années.

Les propos de Christian Troadec en résumé : « Il n'y a pas d'alternative de fret ferroviaire en Bretagne, et l’État français n’apportait aucune solution en échange de la mise en place de la taxe carbone. Cela signifiait un surcoût très important sur des produits bretons dans une filière très en difficulté et très rapidement la fermeture de plusieurs entreprises agro-alimentaires, indirectement la perte de plusieurs milliers d'emplois. Toute la population bretonne s'en est émue et s'est mobilisée. On ne peut pas la mettre en place par une décision parisienne, sans aucune concertation avec les territoires. »

Les bonnets rouges ont demandé le retrait de la taxe carbone pour la Bretagne, jamais pour la France entière. « S'il faut en vouloir à quelqu'un, c'est à l'Etat français. »

 

La taxe carbone n'est pas morte. Elle est toujours en discussion. Elle pourrait être mise en œuvre dans les régions qui le souhaitent. Il faudrait être sûre que ses revenus soient bien affectés aux alternatives de transports et que les frais de traitement soient raisonnables (Pour rappel, il était prévu que Ecomouv prélève 20 % de la taxe, contre 13 % pour l’opérateur allemand) . Il faudrait être sûre aussi qu’elle porte bien sur les camions qui traversent les Alpes, ce qui n’était pas le cas dans la proposition de 2013 puisque les autoroutes concédées étaient exclues du dispositif.

 

Et ce ne fut pas le seul sujet discuté lors de l’entrevue : un point d'accord partagé par les participants, c'est l’insupportable abus de pouvoir du centralisme parisien, qui fait passer systématiquement au second plan les besoins des populations dans les territoires, au profit d'intérêts de l'oligarchie nationale. On engrange des millions d'euros de dividendes à Paris alors que l'état de l’air est dangereux dans la vallée de l’Arve. L’Etat affecte les investissements des infrastructures de transports bien plus en fonction des desideratas des multinationales du BTP que des attentes locales et régionales.

 

Si Savoyards, Bretons, Alsaciens (qui ont aussi réclamé la taxe carbone), et les autres populations régionales discutaient plus entre elles, et ne subissaient pas les oppositions qu'on leur impose, ces questions trouveraient des solutions viables. Cela s'appelle le fédéralisme... modèle de société qui existe dans les pays où la taxe carbone est mise en œuvre... et acceptée !

 

L.B.

 

Sur la photo, de gauche à droite, Laurent Blondaz, Président du Mouvement Région Savoie et militant de longue date à l’ARSMB ; Christian Troadec, candidat à l’élection présidentielle ; Alain Nahmias, actuel président de l’ARSMB ; Simon Métral, ancien Président de l’ARSMB ; André Lavanant, Président de Bretagne et Progrès.

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